Ta maison sera la sienne
Saint Joseph, 19 mars.
La première lecture et le psaume nous le rappellent : si Jésus a pu être dit « fils de David », c’est bien par Joseph. « Je serai pour lui un père et il sera pour moi un fils ». Cette parole que Dieu dit au sujet du fils de David, Joseph a pu se l’approprier au sujet du Fils de Dieu. De même que Dieu a « adopté », par l’alliance, le fils de David, de même Joseph est invité à adopter le Fils de Dieu.
Tout père doit « adopter » ses propres enfants. Pour la mère qui enfante, la question ne se pose pas de la même façon. Mais un jeune papa qui accueille son nouveau-né doit le reconnaître comme sien, doit l’adopter comme sien pour en devenir vraiment le père. Parfois, ce processus intime prend beaucoup de temps.
Dieu demande à Joseph d’adopter son propre fils. « Ta maison sera la sienne... sa clarté sera la tienne... ».
J’imagine que cela a dû demander de Joseph une très grande confiance, une très grande humilité. Mais j’imagine aussi qu’il l’a fait « tout simplement », sans emphase et sans réticence, dans l’évidence de l’amour qu’il vouait à Marie et à son enfant. Et quelle émotion, sans doute, le jour où Jésus, apprenant à parler, lui a dit : « abba ? »
Comme Abraham, il a entendu un appel et il a obéi, il a pris le chemin de la foi, vers un pays qu’il ne connaissait pas, mais avec la certitude que Dieu le guidait.
Comme Abraham, il a dû « offrir » ce fils unique et bien-aimé, après une longue angoisse de trois jours et trois nuits (cf. l’évangile de Luc) : il a dû comprendre, ce jour-là, que son fils adoptif ne lui appartenait pas, qu’un autre « Père » le requérait. Comme tout père, un jour, est amené à faire confiance à son fils, ce jour-là, il a peut-être compris qu’il devait « avoir foi » en son fils.
Quel merveilleux échange !
Et cela nous concerne aussi, puisque saint Paul dit quelque part que nous sommes les « enfants adoptifs » du Père et que, comme Jésus, nous pouvons lui dire « abba ! ».
Par la prière de saint Joseph, demandons à Dieu notre Père de nous introduire plus avant dans ce beau mystère.